TRINAKRIA
Installation vidéo, 2 vidéo projecteurs, 1 TV HD, 1 table en bois
court métrage (17 min) co-réalisé avec Romain Rondet et Robin Touchard
Installation vidéo, 2 vidéo projecteurs, 1 TV HD, 1 table en bois
court métrage (17 min) co-réalisé avec Romain Rondet et Robin Touchard
Trinakria est le nom donné par les Grecs à la Sicile au temps de leurs domination. Signifiant «les trois pointes» le mot désigne les trois villes aux extrémités de l’ile (Messine, Marsala et Syracuse). Trinakria est un projet pluridisciplinaire. Autour d’un élément centrale (le court métrage), sculpture, installation, photo et vidéos complèteront le projet dans une formes pouvant aussi être exposées. Le court métrage est la libre interprétation d’un texte de Jean Epstein paru en 1926 : Le cinématographe vu de l’Etna. Le film suit les tribulations d’un groupe de jeunes créateurs partit à la rencontre du plus grand volcan d‘Europe et à la chute de l’un d’entre eux face à la puissance de Vulcain. A partir d’un scénario très simple le conception du film à tenté de dégager dans sa production un récit fictionné et experimental qui à laissé des espaces d’improvisations et de confrontations face aux décors. L’idée était de provoquer le réel, de le convoquer plutôt que d’en être le maladroit metteur en scène. Rendre compte d’un besoin de vomissement de notre époque.d’un individu créateur dépassé par ses pulsions en se confrontant a la toute puissance de la nature. Une cosmogonie contemporaine d’un nouveau présent où se diluent des mythologies interprétées, l’indigestion médiatique et l’expressions des pulsions personelles au sein de l’organisation sociale, rythmée par le cycle des saisons, du jour et de la nuit, des forces cosmiques aux éternels drames de la création du monde. Partit se confronter à Vulcain, le protagoniste se voit dépassé par l’obsession d’une quête qui semble le démunir de toute raison.
L’exaltation est une forme du dépassement de soi qui marque une reprise en main de son destin si on résiste à l’injonction héroïque et à l’abnégation anti-héroïque. A la manière du duo légendaire Werner Herzog et Klaus Kinski, Gaëtan Trovato et Robin Touchard se sont mesurés aux échelles conjuguées du cinéma et d’un volcan et ont tenté de trouver cet équilibre fragile. En documentant leur voyage sur l’Etna pour le projet Trinakria, les deux artistes éclairent deux tentatives puissantes : suivre un regard (celui de Jean Epstein, auteur d’un ouvrage disparu, intitulé “ Le Cinématographe et l’Etna ”, 1926) et rendre visible ce que le corps y ajoute, à la fois limite et débordement. L’exaltation de pousser une pierre volcanique encore fumante à main nue, chez Trovato et Touchard, c’est authentique déplacement de soi. Devant cet effort sisyphéen, une maquette en relief fumante, à laquelle vient se superposer la projection d’images du film [...] . Julien Carrasco (28/10/17, Nice-Paris) © 2017 Point contemporain