LES IMAGES DU SILENCE
INSTALLATION VIDEO, 4 VIDEO PROJECTEURS, 3 STRUCTURES METAL, 5 ECRANS EN BOIS HOLOGRAMME, 2017​​​​​​​
Entre arts plastiques et cinéma le projet a pour but la création de films et d'installations vidéo collectives relatives à l'histoire et la mémoire des Deux-Sèvres. Il est aussi un éveil autour de l'image, de son histoire jusqu'aux dispositifs permettant sa fabrication par les outils de création vidéo numérique.
Le travail accompli depuis plusieurs années s'attache à questionner le cinéma et sa mémoire ainsi qu'éprouver le médium vidéo sous des formes aussi diverses qu’expérimentales. Il est nécessaire pour moi d'investir un champ de réflexion qui s'ancre dans une vision poétisée du réel. Le projet ne s’inscrit donc pas dans un médium en particulier puisqu'il fera appel à différents matériaux et techniques mais vise à révéler les liens qui unissent arts plastiques et cinéma. En 1895, l’invention du cinéma marque le début d’un art et la création d’un dispositif de diffusion bien précis (inspiré par le théâtre à l’italienne). L’enjeu du projet sera de bousculer ces principes de diffusions en invitant les participants à créer des films par des chemins de traverse. Le projet « Les images du silence » s'attachera à expérimenter des dispositifs permettant de fabriquer des films différemment autorisant la mise en espace des images créées. Un cinéma qui sortirait de sa salle de projection pour voir ses écrans se déployer dans l’espace en créant des dispositifs vidéo devant être parcourus et éprouvés par le corps des spectateurs, loin de la position passive des salles obscures.  
J'aime questionner la mémoire des lieux que je parcours. J'aime comprendre comment le souvenir se modifie avec les années et le travail qui s'opère par le temps. Il y a quelques mois je me suis rendu dans le département des Deux-Sèvres (La Crèche et Niort). J'y ai vu des usines, des rues, des espaces souvent vides qui ne demandaient qu'à être mis en scène et habités par l'art. L'histoire de cette région est fortement marquée par un ancrage industriel. Il s'agira de faire un travail de recherche d'archives (officielles et personnelles) afin de retravailler ces documents pour en faire de nouvelles compositions. Les habitants en parlent souvent comme d'une région calme, silencieuse où l'ennui est souvent le maître mot. C'est avec ce vide, ce « rien » que je veux jouer. Je veux capturer ces paysages et habitants et inviter les participants au projet à intervenir physiquement (en jouant dans les plans) et plastiquement sur chaque image de chaque plan qui seront tournés. Il s'agira après avoir capturé chaque plan de les modifier manuellement. On imprime toutes les images de ce plan (12 ou 24 images par seconde), on y ajoute du dessin, des couleurs ou le collage d'autres photos plus anciennes. On anime par la suite toutes les images en les scannant pour redonner le mouvement. Avec l'utilisation du vidéo projecteur on tentera de trouver de nouveaux supports de projection d'images qu'il faudra fabriquer (carton-plume, utilisation du verre, éventuellement mapping) et ainsi sortir du simple écran.